Des bateaux de pêche traditionnels sont amarrés dans le port, avec des filets et des paniers visibles à bord. En arrière-plan, des bâtiments industriels et des entrepôts longent le quai, donnant une idée de l'activité maritime et commerciale de l'époque. Un grand navire de fret est visible au loin, soulignant l'importance du port pour le commerce international. L'image est teintée en bleu, ce qui ajoute une touche nostalgique et met en valeur le contraste entre les éléments maritimes et industriels.

La Macaronade Sétoise, histoire et recette

Qui n’a jamais goûté à la macaronade, ne connait pas vraiment Sète. Ce plat de pâtes, inspiré par les traditions culinaires des immigrants italiens du XVIIIe siècle, est une véritable institution sur l’Île singulière. À Sète, il n’y a pas un repas dominical ou une fête de famille sans une « maca », que l’on fait mijoter la veille, pour être juste réchauffée quelques minutes avant les agapes. Plongeons dans l'histoire de ce plat emblématique et découvrons la recette qui fait vibrer les papilles des Sétois.

Histoire de la Macaronade Sétoise

Les racines italiennes

L’origine de ce plat remonte donc au XVIIIe siècle, avec l’arrivée massive des immigrés italiens, pêcheurs pour la plupart, partis de la province de Naples (Gaeta et Cetara) pour les eaux poissonneuses du golfe du Lion. Ils s’installent sur les hauteurs du port sétois (le quartier haut) et amènent avec eux leur amour de la « macaronade », un mot « occitanisé » (on retrouve le suffixe occitan -ade) qui provient du dialecte napolitain désignant les différentes variations autour des pâtes et plus particulièrement des macaronis.

Le Plat du dimanche

Pêcheurs de métier, leurs repas du quotidien s’articulent autour des produits de la mer, dont la star sans conteste est le poulpe (que l’on baptise à Sète, le pouffre). Mais le dimanche, cousins, ancêtres et minots se retrouvent autour d’un plat de luxe : une sauce tomate mijotée avec de la viande. De cet esprit des origines, il reste aujourd’hui toujours l’ambiance familiale, l’esprit de solidarité et la franche camaraderie associés à ce plat. Manger une macaronade, ce n’est pas juste savourer un mets, c’est une culture du partage, du parler haut, voire même de la « galéjade ».

De plat unique à pluriel

Au fil des années, les conditions de vie de ces immigrés s’améliorent et la macaronade du dimanche connaît le même sort. D’une viande, on passe à deux, voire à trois. Tel est si bien que ce plat singulier devient pluriel. On dit d’ailleurs à Sète qu’il y a autant de macaronades que de Sétois.

Au célèbre quartier de pécheur de la pointe-courte, la macaronade se fait même en version mer !

Les compétitions gourmandes

Pour promouvoir et protéger cet emblème de la cuisine sétoise, une confrérie gastronomique et un championnat du monde ont vu le jour. Ils défendent fièrement un savoir-faire et une recette qui consiste à réaliser une sauce à base de tomates et de vin rouge dans laquelle les brageoles (paupiettes de porc), le paleron de bœuf et les saucisses de porc sont mis à cuire et à mijoter pendant de longues heures. Les macaronis rejoignent la sauce avant d’être servis et sont recouverts de parmesan pour plus de gourmandise.

Recette Traditionnelle de la Macaronade Sétoise

Voici la recette traditionnelle pour préparer une macaronade digne des meilleures tables sétoises :

Ingrédients

  • 6 belles tranches de paleron de bœuf (si le paleron est petit, taillez en deux une tranche épaisse et ouvrez-la en deux en portefeuille)
  • 600 g de plat de côte de porc découpé en morceaux (croustillous)
  • 500 g de saucisse
  • 3 oignons
  • 5 clous de girofle
  • 150 g de chair à saucisse
  • Ail
  • Persil
  • Entre 500 g et 800 g de concentré de tomates
  • Un généreux verre de vin rouge
  • 600 g de penne rigate ou macaronis
  • Parmesan, fromage de Rome et poivre pour le service

Préparation de la Brageole (paupiette, également appelée alouette sans tête)

  1. Préparation des Brageoles
    • Prendre une belle tranche de paleron de bœuf (le paleron est la seule viande de bœuf qui résiste à une cuisson de 2 à 3 heures sans se déliter).
    • Mettre au milieu, ail, persil et un peu de farce ou de la poitrine de porc non fumée.
    • Saler, poivrer, rouler en paupiette et fermer avec un cure-dent.
  2. Cuisson des Brageoles
    • Dans une casserole, faire revenir les brageoles et deux oignons émincés. Quand le tout est bien doré, réserver à part.
    • Dans la casserole, mettre le concentré de tomates à roussir. Lorsque le concentré de tomates a pris une belle couleur et qu’il a un peu séché, ajouter le vin rouge.
    • Donner un bon tour jusqu’à épaissir l’ensemble. Ajouter un peu d’eau.
    • Remettre les brageoles. Ajouter un oignon piqué d’environ un clou de girofle par personne. Cuire pas trop fort.
  3. Ajout des Croustillous et Saucisses
    • Une demi-heure après, faire revenir à la poêle les croustillous de porc et les ajouter à la macaronade.
    • Cuire environ deux heures.
    • Un quart d’heure avant la fin de la cuisson, ajouter la saucisse après l’avoir fait dorer à la poêle.
  4. Préparation des Pâtes
    • Cuire les pâtes à part et mélanger avec la sauce.
  5. Service
    • Confectionner un mélange de parmesan, de fromage de Rome et de poivre que chacun mettra à volonté. À la fin de la cuisson, la viande de la brageole doit se détacher et la sauce doit présenter une couleur rouge/marron.

Dégustation de la macaronade

La macaronade se savoure idéalement lors d’un repas dominical en famille, accompagnée de vin rouge. C’est plus qu’un plat, c’est un rituel, une fête, un moment de partage et de convivialité. À l’instar de la paëlla en Espagne, ce plat familial est souvent décevant lorsqu’il est proposé au restaurant. Mieux vaut l’apprécier chez l’habitant, là où il est préparé avec amour et tradition.

La macaronade sétoise est bien plus qu'un simple plat de pâtes. Elle incarne l'histoire et les traditions culinaires de Sète, une ville façonnée par les influences italiennes et méditerranéennes. En préparant cette recette chez vous, vous ne savourez pas seulement un mets délicieux, vous participez à une véritable institution sétoise. Bon appétit !