L’exploitation intensive de cette espèce a conduit à des fluctuations importantes de ses populations, pouvant aller jusqu’à l’effondrement brutal des stocks, comme cela a été observé au Maroc en 2002. Ces variations sont dues en grande partie à la biologie particulière du poulpe, caractérisée par une vie courte et une forte fécondité, mais aussi par une grande sensibilité aux conditions environnementales.
Pour répondre à ces défis, plusieurs mesures de gestion ont été mises en place en Occitanie depuis 2018, telles que la limitation du nombre de pots et de nasses par navire et des périodes de fermetures pour la pêche au poulpe. Ces mesures visent à contrôler l’effort de pêche et à favoriser la reproduction des poulpes pendant les périodes critiques.
Des initiatives supplémentaires sont également envisagées pour renforcer la durabilité de la pêche au poulpe. Parmi celles-ci, le projet OBSPOULPE propose de mettre en place un dispositif de suivi plus précis des populations de poulpe en collaboration avec les pêcheurs. Ce projet inclut la collecte de données sur les densités de larves de poulpe au moment de la reproduction, ainsi que l’immersion de nids artificiels dans des zones protégées pour augmenter la production de larves.
En 2019, d’après les données VALPENA du CRPMEM Occitanie, 83 navires dits « petits métiers » pratiquaient la pêche du poulpe au pot ou à la nasse. Les débarquements annuels d’Octopus vulgaris en région Occitanie et PACA ont doublé en une décennie, passant d’environ 500 tonnes entre 2002 et 2010 à 1100 tonnes en 2018-2019. Cette augmentation est principalement due au développement de l’exploitation au pot et à la nasse, auparavant marginale avant 2006.
Sur la façade méditerranéenne française, le secteur du Grau-du-Roi est celui qui débarque le plus de poulpes roc, représentant environ un tiers de la production méditerranéenne française.
À Sète, le poulpe occupe une place centrale dans la culture locale et la gastronomie. Le port de Sète, bien connu pour son activité de pêche, joue un rôle important dans la capture et la commercialisation du poulpe roc. En 2019, les débarquements à Sète ont représenté une part significative de la production régionale, avec des pêcheurs locaux utilisant principalement des pots et des nasses pour capturer ces céphalopodes.
La ville de Sète est également célèbre pour sa tielle, une tourte garnie de poulpe épicé et de sauce tomate. Cette spécialité culinaire, profondément enracinée dans les traditions locales, souligne l’importance du poulpe dans la vie quotidienne des Sétois. La tielle sétoise est un exemple emblématique de la façon dont les ressources marines locales sont intégrées dans la culture et la cuisine régionales.
Source : https://archimer.ifremer.fr/doc/00693/80522/83732.pdf